Varg Vikernes, génie et part d'ombre du black metal →
Du pain bénit pour les journalistes qui écriront plus tard à son sujet. Seulement voilà, Kristian a une grille de lecture plutôt originale de la géopolitique de la Terre du Milieu. Pour lui, hobbits, elfes et nains incarnent le rouleau compresseur de la chrétienté à l’origine de la destruction des pratiques ancestrales païennes, alors que les armées de Sauron sont en fait les good guys, de valeureux Vikings qui ne cherchent qu’à défendre et étendre leur territoire.
En toute logique, Kristian renomme son premier groupe, Kalashnikov, en Uruk-Hai (une race d’orques guerriers dans le Seigneur des Anneaux), avec des paroles aussi inteligentes que «Uruk-Hai / You will die!». Rebaptisé Varg («loup» en norvégien) pour l’occasion, il rejoint Old Funeral, formé par les futurs membre de Immortal.
Mais voilà, le death metal bas du front et plein de clichés, Varg Vikernes, 18 ans à peine, l’exècre. Les clubs technos de Bergen l’intéressent bien plus que les vestes à patchs. Sobre, il se met à rôder silencieusement dans ces lieux pour s’imprégner des vibrations et de la puissance froide et répétitive de la musique électronique.